Tour de Corse du Kallisté
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Jour 9 : mercredi 24/07/2013

Rondinara - Grand Spérone (16,5 km)

Levé à 6 heures après une nuit peu reposante à cause des moustiques. Je n’ai pas emporté de produit anti moustiques mais j’ai une petite moustiquaire (au fond d’un sac étanche). Par paresse ou par oubli à l’heure du bivouac je ne l’utiliserai jamais. En général ces bestioles festoient entre 20 heures  et 22 heures. Cependant il existe des rebelles, des fêtardes, des gourmandes qui n’ont point d’heure et qui prennent un malin plaisir à gâcher nos nuits.

Pour tout petit déjeuner je prends une barre de céréale aux figues. Je fais sécher le duvet dès les premiers rayons de soleil. La proximité de la mer, les embruns et la condensation de la chaleur corporelle sont les causes de cette humidité.

Départ à 8 heures. La mer est calme. Pas de vent. Je traverse la baie de La Rondinara puis celle plus longue du Golfe de Sant’Amanza (3,700 km). Au milieu de celui ci, la mer se creuse et la houle prend forme ainsi qu’un vent d’Ouest de force 2 à 3 Beaufort. Bien entendu, le tout me vient de face, rendant la navigation parfois difficile.

Je passe enfin la Punta di u Capicciolu et cherche du regard un endroit où me poser. Je finis par repérer une petite crique (1,600 km après la Punta) et m’y dirige sans plus attendre. J’accoste à 9 heures 50. Le lieu est beau, calme et ses pins parasol m’offrent leur ombre. Ce petit coin perdu permet néanmoins de bien capter le réseau téléphonique et Internet.

Je repars pour une petite course de 30 min pour arriver à Cala Longa. Jolie plage de sable et à l’eau très claire. Son horizon laisse découvrir la petite île de Porraggia, juste en face. Cette plage est assez fréquentée (ça change) et un vacancier m’aborde et vient aux nouvelles.

Je navigue ensuite encore une heure pour atteindre la plage de Piantarella, face à l’île de Piana. Plus au large on distingue l’île Cavallo et plus au Sud l’île des Lavezzi. L’approche de la plage de Piantarella n’est pas des plus commode. Elle fourmille de bateaux de toutes tailles et il faut slalomer pour accoster. J’approche près du ponton.
Le bord de mer est couvert d’algues flottantes et la rive cachée sous une épaisse couche de ces mêmes algues. Mettant pieds à l’eau, puis à terre, je m’enfonce. J’ai des algues jusqu’aux mollets. Il y a beaucoup de monde et je n’en ai jamais tant vu depuis mon départ. C’est bruyant. La construction qui du large me semblait être un restaurant n’est en fait qu’un bar à sandwichs. Ils y servent des pizze (pizza), oui, mais qu’à partir de 19 heures. Sur le parking les cars déversent les touristes venus prendre les bateaux qui les conduiront aux îles Lavezzi.

C’en est trop pour moi… je pars pour la pointe Sud de la Corse.

Passant le cap qui m’ouvre la porte de l’Ouest, je rencontre une mer assez forte et un vent contraire qui me donne la curieuse impression de ne pas avancer. J’y croise une dizaine de kayaks dont certains en biplace. Ils viennent de l’Ouest, donc dans le bon sens par rapport aux éléments et le passage du Cap leur est plus aisé.

19 heures : j’accoste à la plage du Grand Spérone. Il y a du monde et un groupe (adultes et ados) viennent discuter et se renseigner sur mon voyage. C’est une belle plage de sable blanc très fin qui fait partie du domaine de Spérone. Une enclave où les villas de gens fortunés sont disséminées dans la végétation au dessus de la plage. Elle comprend aussi un golfe de 18 trous connu pour être un des plus beaux du monde. Cette plage sans accès par la route est donc principalement fréquentée par les habitants des lieux.

Vers 20 heures la plage se vide pour le confort des luxueux abris. J’installe mon bivouac habituel (matelas et duvet) et me couche. Vers 22 heures une groupe d’ados munis de lampes de poche passe près de moi. J’ai dû sans doute apporter un peu d’exotisme car une jeune fille me découvrant dans le noir a laissé échapper un « oh, on dirait un campeur ! ». Sacrés gosses de riches.

Ils continuent leur chemin et vont à l’autre bout de la plage.

La nuit sera tranquille. Pas de moustiques et le ciel est éclairé par la pleine lune.


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