Tour de Corse du Kallisté
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Jour 28 : lundi 12/08/2013

Galeria - Nichiareto (20,700 km)

Levé à 6 heures 30 : Sous la protection du cimetière, la nuit a été calme et reposante.

Je prépare mon petit déjeuner, ravi que mon réchaud fonctionne correctement. Je regarde la mer étale, comme souvent tôt le matin, et cela me laisse envisager une navigation tranquille. J’emprunte l’escalier qui mène à la route (en haut de la falaise) pour aller jeter ma cartouche de gaz vide dans le container à poubelles. Je profite d’être là pour me promener un peu le long de la route et avoir une vue plus étendue de l’horizon marin. Tout à l’air de bien se présenter.

Grâce à mon smartphone et à une possibilité de capter Internet, je consulte la météo marine.

« Beau temps prévu sur zone lundi et mardi. Coup de vent prévu fort pour mercredi, forcissant jeudi de 4 à 7 Beaufort. »

9 heures : le départ.

Je range tout le matériel sorti dans les sacs étanches et les place dans le kayak. Certains dans les coffres, d’autres sur le pont. Un dernier coup d’œil sur la plage pour m’assurer de ne rien y laisser et c’est la mise à l’eau.

Je traverse le Golfe de Galeria jusqu’à la Punta di Ciuttone, puis direct jusqu’à la Punta Ferraghiola. J’entre ensuite dans la Baie de Crovani. De là, je vois bien la plage de Crovani, mais rien ne laisse deviner le camping caché dans le creux de la Pointe, tout à droite. J’approche et aborde la plage de gravillons et de petits galets. Sa rive est haute et rend le débarquement peu commode, mais après quelques efforts, tout se passe bien.

10 heures 30 : Le Kallisté en sécurité sur la plage, je pars visiter le camping ‘’La Morsetta‘’. De nombreux arbres (eucalyptus et pins méditerranéens) apportent de l’ombre aux emplacements de camping et cela est plutôt un avantage quand le soleil tape fort. Les sanitaires (coins toilettes, douches et coin vaisselle) sont propres et bien aménagés. Tout en haut du camping, près de l’entrée donnant sur la route "D 81b", il y a une petite épicerie et un bar-restaurant avec une grande terrasse en surplomb. Je m’installe à la terrasse et commande une menthe à l’eau pour la soif, un café pour le plaisir et un croissant pour la faim. J’accompagne le tout par un cigare pendant que je rédige mon livre de bord et consulte ma carte d’étape. Je voulais mettre à jour mon blog mais je ne capte pas de connexion Internet. Le bar propose bien une connexion Wifi (en demander le code d’accès au bar), mais cela ne fonctionne pas depuis 15 jours. Quand ça veut pas ça veut pas : tant pis, mes amis n’auront pas de nouvelles fraîches.

L’heure avance et midi approche. Il y a bien un grand restaurant sur la plage mais le menu n’y est pas affiché et l’accueil quelconque. Je préfère donc rester où je suis et si le cadre du resto est plus simple, l’accueil y est plus chaleureux. Le soleil tape mais heureusement je suis à l’ombre et peux profiter à loisir d’un repas réparateur.

Mauresque, salade Grecque très copieuse, tranches de rôti de veau / frites, café et cigare pour terminer en beauté.

Je pense avoir fait le bon choix pour prendre des forces car l’étape de cet après midi risque d’être longue.

Je profite des installations du camping pour faire la toilette des grands jours : une bonne douche, rasage, shampooing etc… et même lavage du T-shirt pour lui redonner un peu de souplesse et le rendre moins rêche.

Je rejoins ensuite la plage fortement fréquentée (camping oblige) et prépare le Kallisté pour la mise à l’eau. La mer est belle.

15 heures 30 : le départ.

Je traverse la Baie de Crovani jusqu’au Cap Mursetta où je passe entre lui et l’îlot qui lui fait face. Je longe ensuite la côte à 500 mètres au large jusqu’au Cap Cavallo, puis la Punta di Cantaleli avant d’entrer dans la Baie de Nichiareto.

Je fais route vers le fond de la Baie en direction de la plage. A l’approche une surprise m’attend. Je découvre une plage de gros galets (très gros même) et l’accostage n’est possible qu’en son milieu sur une longueur de vingt mètres. Pour pimenter le tout, sa rive est haute et accidentée, ça promet du sport ! La plage n’est fréquentée que par un groupe de quatre Italiens robustes qui viennent spontanément à mon aide. La houle ne facilite pas la tâche et le Kallisté, lourdement chargé n’est pas facile à hisser sur cette petite muraille de rochers. Ils me font comprendre que le kayak est très lourd, et certainement ils ne s’y attendaient pas. Sans eux je n’y serais peut-être pas arrivé, en tout cas pas sans casse. Nous discutons quelque peu et ils m’encouragent pour la poursuite de mon projet.

Il est 18 heures 30 : soit 3 heures de navigation.

J’examine la plage (mais peut-on parler de plage ?). Un amas de très gros galets où le bivouac ne sera pas des plus confortable. Mais chaque chose en son temps. Pour l’heure je me rends au restaurant, repéré sur la droite, plus haut dans un champ.

Je me renseigne sur la possibilité de bivouaquer sur la plage. Cela ne pose aucun problème mais la propriétaire du resto me dit que le grand champ (plat) derrière la plage lui appartient et que je peux m’y installer pour la nuit.

De la terrasse du resto la vue est belle. Sur le coté, une Aghja est revisitée en espace bain de soleil . C’est charmant, excepté la plage que je déconseille de par son accès difficile, surtout en solitaire, sauf urgente nécessité ou le besoin d’un bon repas… ce que je ferai pour ma part.

Une petite mauresque pour me remettre de mes émotions et rédiger mon livre de bord, confortablement attablé. Par moment je jette un coup d’œil vers le Kallisté, couché parmi les gros galets, mais à l’abri de la mer. Je regarde aussi la Baie dans laquelle sont ancrés de rares bateaux.

L’heure du dîner arrive, ainsi que les clients, tous venant par la terre depuis un chemin carrossable.

Au menu : six morceaux d’agneau rôti et bien cuit, frites et salade. Bon et plus que raisonnable pour 25 €.

Il est plus de 22 heures lorsque je reprends la direction de la plage. Je me charge du nécessaire pour le bivouac et vais dans le champ au dessus en sautillant sur les gros galets. La nuit est noire et je m’installe à la lueur de la lampe frontale, parmi les herbes.

Couché dans mon duvet, je peux contempler à loisir le ciel très étoilé et voir même plusieurs étoiles filantes, tombant et finissant leur course vers le Sud. Les grillons chantent fort mais ne me gênent pas. Je m’endors doucement en respirant les senteurs du thym et des herbes sauvages qui m’entourent. La nuit sera belle.

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