Tour de Corse du Kallisté
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Jour 33 : samedi 17/08/2013

Baie de l’ Acciolu - Saleccia (14,400 km)

Levé à 6 heures :

La nuit a été correcte et tranquille, bercé par le bruit des vagues. Je me réveille avec tout de même un peu mal aux reins, dû je pense à la navigation plus qu’à la dureté des galets. Je me prépare un petit déjeuner chaud avec du lait concentré sucré et deux biscottes. J’étale bien mon duvet pour le faire sécher, et pendant ce temps en profite pour visiter les environs, montant sur un petit promontoire d’où j’observe l’horizon. La mer est belle et plate comme un miroir.

8 heures 10 : départ.
Je dis adieu à mon refuge et m’en éloigne assez vite avec la sensation agréable de glisser sur l’eau sans aucune gêne. Je décide de ne pas trop m’éloigner de la côte et d’en suivre les contours afin de profiter au mieux du paysage offert.
Je passe les Pointes les unes après les autres : Punta di Corbu, Punta di Solche, Punta di u Dalfinu, Punta Taglia Carne. Tous ces noms chantent allègrement dans ma tête. Passant la Marine de Malfalcu, je devine tout au fond de la crique, une petite plage. Elle est trop loin pour que je puisse dire si elle est de sable ou de galets. Mais la crique est très profonde et ne me tente pas d’aller voir de plus près. Je me la réserve pour une future sortie.
Je trace donc au large jusqu’à Punta di Pietra Alta. Cap à droite ensuite, pour apercevoir face à moi, la grande plage de Ghignu. J’avance vers elle avec l’intention de m’y arrêter quand d’un coup, se dévoile à ma droite une petite anse jusque là invisible. Au fond, une plage de sable blanc bordée d’arbres qui me promettent de l’ombre. Elle est si jolie que mon choix se porte désormais sur elle. Je l’investis sans état d’âme et sans regret.

10 heures : j’ accoste.
Le sable est fin et la mer prend des teintes d’émeraude. Deux couples venus en bateaux y sont déjà et prennent un bain de soleil. En bordure de plage passe le sentier des Douaniers, balisé "Puntanegra".

Note : Le sentier du littoral, dit "sentier des Douaniers" longe toute la côte des Agriate. De Saint Florent à la plage de l’Ostriconi. Hors le bateau, il est la seule façon d’accéder à la mer qu’il longe au plus près. Tracé dans le maquis parfumé, il permet de découvrir toutes les plages et criques paradisiaques des Agriate. Son parcours est facile et accessible à tous marcheurs, même enfants. La seule précaution à prendre et d’emporter avec soi beaucoup d’eau car on en trouve pas sur le parcours (le pastis est optionnel).

Dans un tel cadre, il est impossible d’échapper au bain de mer et de ne pas vouloir y rester longtemps… longtemps.
Pour une fois j’ai pu installer ma bâche entre deux saillies de rochers et m’en faire un abri contre le soleil qui tape fort. Bon ! Le farniente c’est bien beau mais il faudrait songer à repartir. Ma journée n’est pas finie.

15 heures : départ.
Le départ se fait sans problème et je coupe la Baie entre les nombreux bateaux ancrés au large de la plage de Ghignu où en définitive je n’irai pas (trop de monde). La plage de Trave est atteint en 15 minutes. Trop tôt par rapport à mon arrêt précédent pour m’arrêter à nouveau. Je continue, taillant au large. La mer est calme, hormis par moment les vagues occasionnées par les bateaux que je croise. Me voici Punta di Mignola d’où j’aperçois, tout au fond, la plage de Saleccia. Je me méfie des hauts fonds qui jalonnent cette fin de parcours et accoste à la Saleccia sur la droite, parmi les algues, non loin du camping "U Paradisu".

16 heures 20 : L’arrivée.
Je range le Kallisté au sec et pars en direction du camping, situé plus à l’intérieur.
Je traverse le camping pour trouver le bar : une menthe à l’eau et un café me font le plus grand bien. Mon smartphone ne réussit pas à capter Internet et je m’informe auprès du serveur s’il y a possibilité de connexion au réseau. Il y a bien le Wifi mais il n’en connaît pas le code. Tant pis !
Tout à côté il y a une épicerie mais elle est fermée à cette heure. En face d’elle une baraque à pizza, fermée aussi. Je visite le camping pour attendre l’ouverture qui ne saurait tarder. Peu de panneaux sont présents pour indiquer où se trouve quoi , et j‘en ressens une impression de fouillis. Bref, ce camping ne me tente guère et il est trop loin du Kallisté pour songer y passer la nuit. De retour à l’épicerie, j’y entre. Elle est minuscule et ne propose pas grand chose. Pour ne pas avoir attendu pour rien j’y prendrai un pot de confiture d’abricots.

Je ne m’attarde pas d’avantage et rejoins le Kallisté. Je procède à la mise à l’eau et longe la plage afin d’y trouver un endroit suffisamment éloigné du camping pour établir mon bivouac.

Note : Outre la beauté de son eau, la plage de la Saleccia est célèbre pour avoir été le cadre de deux faits historiques :
- le débarquement du commandant Colonna d'Istria en Corse en juillet 1943, à bord du sous-marin "le Casabianca"
- le tournage de certaines scènes du film "Le jour le plus long" pour représenter des plages de Normandie.

(Le kiosque du sous marin Casabianca trône actuellement à Bastia, non loin de la mairie, face à la mer).


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