Tour de Corse du Kallisté
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Jour 18 : vendredi 2/08/2013

Saparella - Agosta (16,500 km)

Levé à 6 heures après une excellente nuit réparatrice. Je ne prends pas de petit déjeuner et mon duvet n’étant pas humide me permet de partir plus tôt, à 7 heures.
La mer est calme et le temps s’annonce beau.

Quinze minutes après mon départ, à 5 mètres de moi vers l’avant, j’aperçois le bout d’un petit aileron tranchant la surface de l’eau. Il disparaît et réapparaît par trois fois mais je ne peux définir s’il s’agit d’un petit requin ou d’un petit dauphin. Les dauphins étant le plus souvent en groupe, je penche plutôt vers l’option requin.

Je fais le tour de la Pointe de la Castagna et arrive à Portigliolo à 8 heures 15. Soit 1 heure 15 pour faire 6,700 km et au demeurant une moyenne correcte.

Je pose le kayak sur le coté droit de la plage et monte plus haut à l’épicerie buvette prendre deux pains au chocolat (eh oui ! je n’ai pas pris de petit déjeuner ce matin). Je reprends la mer à 9 heures 30.

Passant à l’extérieur de l’île Piana, je me retrouve dans l’anse Ottioni que je coupe directement de Cap en Cap.

Je m’arrête peu après à l’écueil de la Fontaine, plage "Isolella" , presque au pied de la Tour éponyme. Une tranquille petite plage de sable à l’eau peu profonde. Un vent de Nord-Ouest se lève et les vagues tapent fort la plage. Pour couronner le tout, les abords de la plage sont parsemés de petits rochers à fleur d’eau et nécessitent beaucoup d’attention.

Les rouleaux se brisent sur la plage et promettent un départ difficile. L’accalmie espérée ne venant pas, je décide quand même de partir avec pour projet de traverser le Golfe d’Ajaccio. Pour cela je monte la voile et le Foc, espérant pouvoir tirer partie du vent.

Je profite de la présence de deux jeunes randonneurs qui se proposent pour m’aider au départ, et je m’élance à 17 heures, toutes voiles mises. Je slalome entre les écueils, en frôlant certains de très très près. Une fois ceux ci passés, j’essaie de tendre le Foc… impossible.
Je finis par me rendre compte qu’un sandow qui maintient un sac sur le pont avant bloque aussi le bout de réglage du Foc. De plus, un problème ne venant jamais seul, le sac disposé au fond de l’hiloire, à mes pieds, a été déplacé par les soubresauts des vagues et m’empêche d’agir sur le gouvernail pour me diriger.

Les vagues sont fortes, cassantes, et dans l’impossibilité d’utiliser les voiles et le gouvernail, je dois renoncer à ma traversée du Golfe d’Ajaccio. Je largue les bouts des voiles pour les rendre libres et me dirige à la pagaie, longeant la côte à la recherche d’un abri. Sans doute mieux protéger du vent, les vagues se calment et je finis par accoster la plage d’Agosta (commune d’ Albitraccia).

Je n’ai pas le cœur à repartir et décide que je bivouaquerai ici ce soir.

La très longue plage de sable (2 km) est bordée par la route (D 55), qui sur son autre côté aligne un tas d’immeubles et quelques commerces. Je m’y rends et trouve l’épicerie pour acheter une bouteille de jus de fruits.  A 20 heures, j’achète au camion pizza tout à côté, une pizza Reine que je mange près du kayak.

La nuit tombe et la plage déjà peu fréquentée se vide totalement. Vers 23 heures, alors que je suis dans mon duvet, tout contre le Kallisté, un Vosgien passe avec ses deux ados (garçon et fille). On discute et il me dit apprécier mon périple.

Lui même vient souvent en Corse faire de l’ULM. Il me demande mon âge et après avoir eu ma réponse me sourit en disant « j’ en parlerai à mon père » (un jeunot de 62 ans).

Plus tard dans la nuit, un groupe d’adolescents vient sur la plage à 300 mètres de moi écouter de la musique. Vu la distance ils ne seront pas gênants. Malgré le bord de route illuminé, le reste de la nuit sera calme et tranquille.

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