Tour de Corse du Kallisté
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Jour 38 : jeudi 22/08/2013

Barcaggio - Santa Severa (20,200 km)

Levé à 6 heures :
A mon réveil, la première chose est d’aller au bord du parking pour voir l’état de la mer. Elle est calme. Je range grossièrement mon matériel de bivouac et m’en vais retrouver le kayak. La plage est déserte et le Kallisté toujours là, à sa place. J’ouvre mon duvet et l’étale à sécher sur un portique de bois flotté. Tour à tour, trois habitants du village qui font leur promenade matinale le long de la plage passent devant moi et entament la discussion. Ils me félicitent pour mon projet mais restent très étonnés d’apprendre que j’ai dû aller dormir sur le parking. Ils auraient sans doute mérité la fonction de garde de la Réserve pour leur ouverture d’esprit et leur capacité de jugement.
Je commence le rangement de toutes mes affaires dans le kayak et jette un dernier coup d’œil aux alentours. La plage est toujours déserte, la mer est toujours calme : je suis prêt.

8 heures 10 :
Le Kallisté vole doucement au dessus de l’eau cristalline et je suis un peu surpris de constater qu’il faut aller assez loin au large pour que la profondeur de la mer soit d’une hauteur d’homme. Cela explique sans doute la grande fréquentation de cette plage, éloignée de tout. J’atteins bientôt la Pointe d’Agnelo et sa magnifique Tour Génoise qui la domine.
Je traverse la Baie de Capandola dont les côtes ne sont que roches. Je longe ensuite du large la Cala Franchese puis la Cala Genovese toute proche. Pour y être déjà venu en balade par le sentier des douaniers, j’avais de ces plages le souvenir de belles étendues de sable blanc et que leurs rives accueillaient de nombreux bateaux de plaisance. Là, aucun bateau en vue, et les plages ont perdu de leur éclat et sont couvertes de banquettes. Les tempêtes d’hiver ont fait leur travail de sape.

Enfin, la Tour de Santa Maria est en vue et je fais une petite halte dans sa rade (attention aux cailloux en mer lors de  l’approche).
(J’aime particulièrement cette Tour, construite avec des pierres du Cap Corse du plus bel effet. Datant de 1548, elle a la particularité d’être éventrée dans sa hauteur coté mer, résultat dû aux canons de la flotte anglaise en 1793. Elle est construite sur un socle rocheux, en pleine eau, tout près de la rive. Sur cette rive, face à la Tour, il y avait encore, il y a deux ans, une petite maisonnette de pierre auprès de laquelle nous déjeunions lors de nos balades sur le sentier des douaniers. Ma grande surprise a été de constater qu’elle n’existe plus. L’endroit a été totalement rasé et rendu à l’état naturel. Rien ne laisse deviner qu’il put y avoir là une telle construction.)
Sur la petite plage où j’ai accosté, un couple d’Italiens prend le soleil, et sur le sentier qui la longe, les randonneurs passent, photographiant au passage les vaches qui s’y promènent.

10 heures :
Je repars un brin nostalgique jusqu’à la prochaine Pointe d’où je vois les Îles Finocchiarola. Je passe entre elles et la côte.

Note : Les Îles Finocchiarola sont constituées de trois îlots et font partie de la Réserve Naturelle de Corse. Le débarquement y est interdit du 1e mars au 31 août. Elles sont un espace de nidification de plusieurs espèces d’oiseaux : goéland d’Audouin, cormoran huppé, fauvette. On y trouve aussi trois espèces de reptiles dont un lézard endémique et la tarente de Mauritanie.
Coté flore, y poussent l’asphodèle, le poireau et le fenouil sauvage qui a donné son nom aux îles (finochju en corse désignant le fenouil).

Continuant ma route, je traverse au large de la Baie de Tamarone et sa grande plage de sable fin. A cette heure ci elle est encore déserte de toute présence humaine, ce qui m’étonne un peu quand même car elle est habituellement bien fréquentée.
J’arrive à la Punta di a Coscia qui marque l’entrée dans la Baie de Macinaggio dont la plage est elle aussi déserte. Mon souhait était d’accoster cette plage, côté Sud, près du port, mais les rouleaux de mer et les trop gros tas d’algues qui la bordent m’en dissuadent. J’entre donc dans le port de plaisance et me dirige vers la rampe de mise à l’eau (2é  à droite dans le port).

11 heures : Macinaggio.
Alors que je débarque, j’entends derrière moi une voix dire « le monde est petit ». Je me retourne et vois un homme à grosse moustache. Il m’avait déjà rencontré la veille à Tollare. Avec mon équipement il est vrai que je suis facilement repérable. Il m’aide a monter le Kallisté plus haut sur la rampe de mise à l’eau et nous discutons un peu. Je me rends ensuite à la capitainerie pour signaler ma présence et la place que j’occupe : aucun problème.

Note : Macinaggio est une cité très touristique, pourvue de toutes sortes de commerces et d’un grand port de plaisance. Vous y trouverez votre bonheur en cas de besoin de ravitaillement.

Sortant de la capitainerie, j’entre dans le Tabac tout proche pour un réapprovisionnement en cigares. Retour ensuite vers le kayak, et plus exactement en face, de l’autre côté de la route, au restaurant "U Culombu". Je m’attable à la terrasse d’ou je peux surveiller le Kallisté sagement amarré. Il est temps de passer aux choses sérieuses : mauresque, daube de sanglier et ses raviolis au brocciu (un bon point pour la qualité des plats et de la très bonne sauce).
Le temps est très beau et la mer de même. La météo annonce du beau temps jusqu’à la fin de la semaine (force 2 à 3 Beaufort maxi).

14 heures 50 :
Mise à l’eau. Je quitte le port en évitant les nombreux bateaux qui entrent ou sortent. Je longe tranquillement la côte jusqu’à la Marine de Meria où j’accoste sur la plage.

15 heures 40 : Meria.
Cette plage de sable fera l’affaire, d’autant qu’elle est quasi déserte. Je me dirige vers le village au "bar de la plage" pour me rafraîchir un peu le gosier. Je consulte mon smartphone et y trouve un message vocal d’un journaliste de "Corse Matin". Il me dit avoir été informé de mon Tour de Corse en kayak par mon ami (Jacques) et souhaiterait faire un article à mon sujet. Bien que surpris, je le rappelle et nous convenons d’ un rendez-vous, demain sur la plage de Pietracorbara vers 10 heures. Un autre message, sur mon blog cette fois, signé de Rose et Alain, me signale que "Nice Matin" veut aussi me contacter.

16 heures 40 :
De nouveau sur l’eau, je longe la côte dans la bande des 400 mètres. La mer est toujours belle, sans vent ni courant contraire. Je n’ai qu’à admirer le paysage qui défile sous mes yeux.

17 heures 20 : Santa Severa.
Cette fois, c’est sur une plage de petits gravillons que je pose le Kallisté, au Sud du petit port. Un vacancier (originaire de Corse) m’aide à hisser le kayak, haut sur la plage, et nous discutons longuement.
Vers 19 heures, je rejoins la "buvette de la plage" pour une grande menthe à l’eau et un café, ce dernier étant servi dans une tasse plus qu’originale. J’en aurai l’explication en visitant l’intérieur de l’établissement. C’est en fait un magasin d’antiquités faisant office de buvette et cela vaut le coup d’ œil.
Comme ce n’est qu’une buvette ne servant pas à manger, je vais à la recherche d’un des nombreux restaurants du port.
Après une pizza et une crème brûlée, je rejoins le Kallisté pour préparer mon bivouac sur la plage.

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