Tour de Corse du Kallisté
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Jour 7 : lundi 22/07/2013

Fautea - Cala Rossa ° (20,800 km)

Levé à 5 h 15.
Je me fais le petit déjeuner coutumier (un bol chaud de lait concentré sucré et biscottes) puis étale le duvet dans un coin pour le faire sécher. Je démonte la tente et la range dans son sac étanche puis fait de même pour tous les autres matériels. De mon promontoire je regarde la mer. Elle est d’huile et sans vent. Je fais plusieurs voyages pour descendre le tout près du kayak et installe chaque sac à sa place, à bord.

Départ à 8 heures 15.

Je passe entre la pointe de Fautea et la petite île juste en face. La côte est belle avec ses roches rougeâtres et sa végétation abondante d’où dépassent des arbres touffus.

J’atteins bientôt le golfe de Pinarellu dans lequel je décide de ne pas entrer. Je me réserve de le découvrir lors de futures randonnées, sans doute au printemps prochain. Je coupe donc le golfe, direction la pointe Sud (1,500 km), visant le passage entre la côte et l’île de Pinarellu. Les bateaux à moteurs absents jusqu’à présent, commencent à se montrer, laissant dans leurs sillages, des vagues que je dois passer. La mer commence à former un petit clapot.

9 heures 30 : arrêt dans la tranquille plage de Padulatu. Un panneau en indique l’usage et la divise en deux. Une partie naturiste et une partie textile. Plus avant sous les arbres il y a un camping dans lequel je n’irai pas. Je mange quelques barres de céréales et prends un bon bain de mer.

10 heures 15 : je reprends la mer et passe au large de l’île Cornuda, traversant la baie de San Ciprianu, direction Cala Rossa.

*Note : vous trouverez en Corse plusieurs lieux portant le même nom. Cala Rossa en fait partie. Il convient donc de ne pas se tromper en préparant son road book.

La traversée de la baie se fait en croisant les bateaux à moteur qui se font plus nombreux. La plupart à grande vitesse, insouciants de ma présence et au fait que je devrai me heurter à leurs vagues de traîne. Au milieu de la baie la mer forcit et je suis bientôt confronté à une forte houle avec des creux d’un mètre qui font danser le Kallisté. Heureusement c’ est un kayak très marin qui passe les vagues sans problème et jamais je ne me sentirai en danger.

L’approche de Cala Rossa doit se faire avec prudence car elle comporte de nombreux hauts fonds jusqu’en bord de plage, dont certains visibles au dernier moment . Une très jolie plage aux eaux limpides d’un dégradé de vert et de bleu.

J’y accoste à 11 heures 30.
La plage est jolie et calme, et comble du luxe il y a de l’ombre. C’est la première fois depuis mon départ que j’aborde une plage avec la possibilité d’y trouver de l’ombre. Je déjeune de saucisson Corse et de fromage. Une fois rassasié, je recharge la batterie du smartphone et passe divers appels. Enfin, puisqu’il y a de l’ombre autant en profiter et une petite sieste s’impose d’elle même.

En début d’après midi le temps change et le ciel se couvre. A l’intérieur des terres de petits tonnerres se font entendre.

La mer prend de la houle (comme tous les milieux de journées).

Je quitte Cala Rossa à 15 heures 50 et me retrouve vite dans le golfe de Porto-Vecchio.La mer s’est calmée mais le ciel reste couvert. Porto-Vecchio « la cité du sel ». Je la connais bien et n’y ai rien à y faire, surtout en cette saison où elle est envahie par la foule des touristes. Je coupe donc le golfe, de Cap en Cap, de Punta San Ciprianu à Punta di a Chiappa (2,500 km). J’y croise quelques bateaux à moteurs qui comme toujours m’offrent leurs vagues dont certaines assez fortes. Je passe la plage du centre de vacances naturiste de la Chiappa et file vers celle de Carataggio.

Il est trop tard pour aller jusqu’à Santa Giulia et je devrai bivouaquer dans le coin.

J’accoste vers 17 heures et découvre que la plage est naturiste. Apparemment beaucoup de gens viennent de la Chiappa où la plage est trop petite et moins belle. Celle ci est grande et belle avec un sable blanc et une eau cristalline.

Si sur les cartes elle est référencée comme étant Carataggio, elle est nommée Tahiti par les gens du cru à cause de son sable blanc et fin. Je suis étonné d’y voir seulement quelques couples naturistes car la plage est belle et devrait attirer plus de monde. Cela ne me gêne pas, bien au contraire, et je me vois déjà passer la nuit sur ce sable fin.

Un peu plus tard, un couple m’aborde et s’informe sur mon périple. Tout en discutant, ils en arrivent à me dire que si la plage est quasi déserte en journée il n’en est pas de même la nuit venue car beaucoup de naturistes de la Chiappa viennent y faire la fête (dans tous les sens du terme). L’idée du bivouac n’est donc pas si bonne que ça. Ils me conseillent la petite crique de Cala Rossa (une autre) à 600 mètres environ où je serai plus tranquille.

Je m’y rends et l’ atteins en 10 min.

Effectivement, cette petite crique est bien telle qu’elle m’a été décrite. De petits graviers en guise de sable, bordant un petit bois dans lequel se trouve une estrade de planches, sous les arbres. L’ idée de dormir sur cette estrade m’a effleurée, mais de là je ne vois pas le kayak sur la plage. Je préfère donc dormir près du kayak, sur une banquette (tas d’ algues sèches), protégé par mon matelas auto gonflant.

Je dîne de pâtes coquillettes agrémentées de jus de citron et pour dessert, trois gorgées de lait concentré sucré. Aucun humain ne viendra troubler ma quiétude, mais je devrai cependant livrer quelques brèves batailles avec les moustiques.


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