Tour de Corse du Kallisté
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Jour 40 : samedi 24/08/2013

Miomo - La Maraninca (22,400 km)

Levé à 5 heures :
Il fait encore nuit, tout est silence. Je grimpe les escaliers qui de la plage conduisent à la route qui traverse la petite ville de Miomo. Je m’y promène sous la lumière des lampadaires mais tous les commerces sont fermés. Je devrai patienter pour mon petit déjeuner. Je rejoins le haut des escaliers et m’assois sur un banc, face à la mer. Je pense à mon projet qui touche à sa fin, au parcours réalisé, aux sites traversés, aux rencontres sympathiques et aux conditions météo rencontrées. Je pense à mon blog en me disant que ça été une bonne idée. Il a été mon confident, mon compagnon de voyage qui m’occupait pendant mes arrêts. Il a été surtout, le lien permettant à mes amis de me suivre au jour le jour en étant informés de ma progression. Je le renseignerai ce soir en y notant ma dernière étape, puis le refermerai comme un vieux livre de souvenirs, une partie essentielle de ma mémoire. Il me restera ensuite à créer un site Internet (celui-ci) pour conter par le détail les péripéties de ma "longue route". Heureusement que je notais tout, au jour le jour, sur des cahiers d’écolier, sinon je n’aurais pu en restituer que le dixième… et encore ! Il est des situations où il ne faut pas trop se fier à sa mémoire, si ce n’est accessoirement.

Petit à petit, la ville s’anime. La boulangerie et le bar s’ouvrent. C’est le moment d’un bon petit déjeuner : chocolat chaud et croissants, pour ne pas partir dans ma dernière étape le ventre vide.
Je rejoins ensuite le Kallisté et fais sécher mon duvet au soleil naissant. A l’horizon de la grande bleue, les premiers Ferry quittent Bastia et font cap sur le continent. La mer est calme et sans vent.

8 heures 30 : C’est parti.
Je longe la côte en ayant Bastia en ligne de mire. Le soleil tape fort et j’ai très chaud malgré le fait que je mouille régulièrement mon chapeau et mon visage. Je ressens bientôt une grande fatigue dans les bras. J’en suis étonné car ça ne m’était encore jamais arrivé en 40 jours. Je mets cela sur le compte du repas trop arrosé d’hier soir. Il faut bien payer ses excès, sans trop s’en plaindre. Il fait vraiment très chaud et mon gilet d’aide à la flottabilité devient une gêne.

Peu avant Pietranera, j’aperçois une petite plage de galets vers laquelle je me dirige. J’avance avec prudence car elle est bordée de rochers et de gros galets. J’y hisse le Kallisté tant bien que mal et vais de suite prendre un bain pour retrouver un peu de fraîcheur. L’eau est très claire et me procure bien être et détente.
Je repars ensuite sans mettre mon gilet pour ne pas avoir encore à souffrir de la chaleur. Se succèdent ensuite le port de plaisance de Toga, le port de commerce de Bastia puis son vieux Port. Je les passe dans la foulée et j’ai la chance qu’aucun Ferry ne quitte le port à ce moment.
A présent, c’est les reins et les pieds qui me font mal et je ressens le besoin de m’arrêter au plus tôt. Je traverse la anse de Figaghiolla qui marque la sortie Sud de Bastia. Je regarde, du large, sa plage où je venais me baigner étant enfant et cela ne me rajeunit guère. Après avoir passé la jetée de grosses pierres qui bordent la route j’atteins enfin le début de la longue plage de sable. J’y accoste au niveau du camping "les Sables Rouges". Je me sens fatigué et j’ai besoin de repos. Je paye là certainement, ma soirée passée où j’ai mangé et bu plus que de raison (enfin, je pense).

Je me promène un peu sur la plage où les baigneurs commencent à arriver. Mange un pain au chocolat acheté ce matin à Miomo, grignote et bois un peu et fume un cigare pour passer le temps (je sais, ce n’est pas bien, mais…).
Je repars 1 heures 30 après, avec mon gilet mis, en pensant qu’il soulagera un peu mes reins, mais les pieds nus. Je longe la plage dans la bande des 100 mètres jusqu’au niveau du village de Furiani (visible au loin sur sa montagne) où j’accoste, ayant aperçu une buvette sur la plage. J’y prends un grand verre de menthe à l’eau bien fraîche avant de regagner le Kallisté. Là, deux baigneurs m’approchent dont un tenant le journal du jour en main. Il me demande si c’est bien moi dans le journal et me montre l’article. En effet, c’est moi, et la conversation s’engage.
Je repars ensuite, longeant cette longue plage de sable qui semble interminable, avec cette fatigue qui ne me quitte pas. La brume de chaleur qui écrase le paysage à l’intérieur des terres m’empêche de bien me repérer. Je fais une autre halte plus loin, un peu avant un centre de vacances. L’endroit y est désert.

De nouveau en mer je finis par apercevoir, ancré au large, le méthanier qui livre le gaz au dépôt de gaz de Lucciana. Il est encore loin mais je sais à présent que l’arrivée est proche. Je continue patiemment, avec plus ou moins de peine, mais la victoire est au bout.
Sur la plage, un homme siffle et me fait des signes. Je m’en rapproche. C’est Alain, venu en éclaireur m’annoncer que je ne suis plus loin du but. "Plus loin", c’est vite dit et il me faut encore pagayer un bon bout de temps avant d’apercevoir le comité d’accueil. Barre à droite toute, je me dirige vers la plage.

17 heures 30 : L’arrivée.
J’accoste enfin, accueilli par Lauré et ses petits enfants qui étaient présents à mon départ. Il y a aussi Rose et Alain, fidèles au rendez-vous. Jacques était venu mais, travaillant, il n’a pu attendre plus longtemps. D’autres ne me voyant pas arriver pendant le créneau horaire indiqué dans le journal sont repartis.
Lauré nous accueille chez lui en bord de plage autour d’un verre, dans une chaude ambiance.

Cette dernière étape a été longue, pénible, éprouvante, mais j’ai quand même réussi à boucler mon tour de Corse en kayak.
J’ai parcouru approximativement 664 km en 40 jours et 34 étapes. Telle a été ma Longue Route.

Objectif réussi… je peux rentrer à la maison.

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