Tour de Corse du Kallisté
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Jour 26 : samedi 10/08/2013

Girolata (0 km)

Levé à 6 heures. Je me prépare un petit déjeuner perso près de ma tente. Je dispose d’une table ronde de jardin et d’une chaise… le luxe.

Hier en fin de journée, beaucoup de randonneurs sont venus occuper les bungalows vacants ou monter leurs tentes, la plupart ne restant qu’une nuit.

Pas de vent, cependant les mats des voiliers dans le port chantent un peu à cause de la houle résiduelle. Plus loin dans la baie, pas de grosse houle en vue non plus. Le temps se calmerait-il ?

Je n’aime pas rester sans activité, à ne rien faire si ce n’est tourner en rond. J’ai fait plusieurs fois le tour du village et parcouru la plage. Que faire pour occuper le temps ?

Je pense alors à mon antenne de radio perdue, peut-être à la plage de Tuara ? Elle n’est qu’ à 30 minutes de mer et je décide d’y aller. Je pourrais m’y rendre en empruntant le sentier de randonnée qui offrirait, outre la découverte du paysage terrestre, la garantie d’être à l’abri du mauvais temps… mais à ce moment là, l’idée ne m’effleure même pas. C’est par mer que j’irai.

Je mets le Kallisté à l’eau, vide de tout chargement, et je pars. Dès la sortie du port, la houle se fait sentir, surtout en longeant la côte à ma gauche, à cause du ressac des vagues qui s’y brisent. Je dois veiller à être ni trop près ni trop loin de la falaise. A la pointe, je tourne à gauche et entre dans la anse qui abrite la plage de Tuara. Les vagues me viennent à présent dans le dos et me secouent fortement. A l’approche de la plage je peux constater les dégâts causés par le mauvais temps de la nuit passée. La plage de petits et moyens galets qui m’avait offert une escale facile lors de ma première visite est méconnaissable. Elle semble avoir rétréci dans sa profondeur, la mer ayant gagné sur elle. Sa rive, brossée par les vagues, est aussi à présent plus haute et son approche en est rendue plus délicate, d’autant que les rouleaux me poussent vers elle. Au contact de la rive, le kayak est stoppé net contre elle. Alors que j’essaye de le hisser sur la rive, les rouleaux incessants le font chavirer.

Mais que suis-je donc venu faire dans cette galère ? "Si j’avais su, j’aurais pas v’nu " (merci petit Gibus).

Je retourne le kayak à l’endroit et le hisse tant bien que mal sur la plage pour le mettre à l’abri des remous. Épuisant !

J’entreprends aussitôt de vider l’hiloire de son eau. Heureusement il n’y a pas de casse. Seule ma modeste personne porte la trace du combat : une petite égratignure au mollet droit, dû certainement à un contact fortuit avec les ferrures de gouvernail.

Je rejoins ensuite l’endroit où j’avais établi mon bivouac. Je fouille parmi les galets à la recherche du moindre reflet de métal. Je passe et repasse, une fois, deux fois, trois fois. Rien ! Je dois me rendre à l’évidence : si j’ai perdu mon antenne ici, elle doit être bien enterrée, ou alors elle a été emportée par les flots. Autre solution : je l’ai perdue ailleurs. Je dois en faire mon deuil.

Je promène un moment le long de la plage, estimant sa transformation. Même les vaches sont absentes. Par moments, un ou deux randonneurs, venant de Girolata, passent par le sentier sur le haut de la plage et poursuivent leur route.

Je regarde la mer. Les rouleaux sont trop importants pour que je songe à repartir maintenant. Patiemment j’attends une accalmie qui n’arrive que vers 11 heures 30.

J’embarque à bord et contrairement à mon attente, le départ se passe sans problème. Un peu au large, je passe sur une grosse étendue d’écume de mer, me donnant l’impression de naviguer sur un nuage. L’instant est très beau et je le savoure. Je continue et arrive bientôt dans le Golfe de Girolata. Le passage est remuant et je dois veiller à me tenir loin de la falaise pour ne pas y être brossé. Seul un voilier est en mer, quittant le Golfe. J’accoste enfin au port, sans casse mais exténué. Il est 11 heures 50.

Pour reprendre des forces, je m’attable à la "Cabane du Berger" pour une pizza quatre fromages.

13 heures : le vent se lève à nouveau et durera tout l’après-midi. Je profite de mon oisiveté pour une toilette complète au camping : douche, cheveux, rasage. Je regarde ma tignasse et pense qu’il serait bon de rencontrer un coiffeur… mais il n’y en a pas ici.

Vers 16 heures 30 je vais prendre une glace trois boules au bar "la Terrasse" (pour changer de bergerie). En retournant à mon campement, je m’arrête à l’épicerie acheter le dernier tube de lait concentré sucré et, le diable me tentant, j’achète aussi les deux dernières petites boites de cigares. Après vingt six jours sans fumer, je replonge. Mais l’attente sans but véritable est trop longue et c’est bien connu : l’oisiveté est mère de tous les vices.

20 heures : Je vais dîner au restaurant "Bel Ombra" qui surplombe le port. Le cadre est parfait et la vue superbe.

Je me contente d’une mauresque en apéro, d’une entrecôte grillée / frites et d’un café. Le tout pour 24 €, pas plus cher qu’ailleurs.

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