Tuara - Girolata (2,300 km)
Levé à 6 heures 15 : La mer est belle mais le temps couvert. Je prends un rapide petit déjeuner et range tout mon matériel dans le kayak.
Départ à 7 heures 45 :
Je quitte la petite baie, vire à droite et longe la côte qui mène à Girolata dont je ne tarde pas à voir la Tour, haut perchée. Au passage, j’aperçois sur la droite la minuscule plage de gros graviers, 10 minutes avant le port. Elle est prise en étau entre les rochers qui la bordent et pourrait, au cas où, servir d’abri pour un bivouac.
8 heures 15 : J’entre dans le port de Girolata où des bateaux de toutes sortes fourmillent.
J’accoste sur la plage de Focaghia,face à l’entrée du camping. Le Kallisté en sécurité sur la plage, je vais à la minuscule capitainerie m’informer sur la météo. Celle ci n’est guère optimiste pour les deux jours à venir et on me conseille de ne pas bouger.
Moi qui ai souvent rêvé de cette escale, me voilà contraint d’y rester plus que prévu. Faisons contre mauvaise fortune, bon cœur, et prenons la chose du bon côté.
Note : Girolata n’est accessible que par mer ou par un sentier non carrossable dit "sentier du facteur". Partant du col de la Croix (259 m d’altitude), Guy Ceccaldi, ancien facteur du village (à la retraite depuis fin 2006), en parcourait quotidiennement les 7 km pour distribuer le courrier au village.
Ne sachant combien de temps je serai bloqué ici, je choisis l’option camping. Celui ci est géré par le restaurant "la Cabane du Berger" qui le jouxte sur la plage. Toutes les maisonnettes de bois qui font office de gîte sont réservées.
Il me reste la solution "tente" à 10 €/jour.
Je transfère l’équipement nécessaire à mon installation et monte la tente sous un arbre. En prévision du mauvais temps annoncé, je tends une bâche par dessus la tente en cas de grosse pluie. Le kayak, trop lourdement chargé n’est pas transportable et restera sur la plage, face à l’entrée du camping.
Alors que je m’affaire près du kayak, deux jeunes randonneurs m’abordent. Je les reconnais. Ce sont eux qui à Isolella (jour 18) m’avaient aidé à prendre la mer. Ils sont de passage ici et ne restent pas, faisant le sentier de randonnée "Tra Mare e Monti".
Une fois mon installation terminée, je vais au restaurant "la Cabane du Berger" et leur confie mon smartphone pour en recharger la batterie. C’est l’heure de se mettre à table pour goûter des pâtes aux calamars persillés.
Le ciel se couvre et il pleut doucement. Les bateaux de promenades des touristes quittent le port.
Le soir je ne dîne pas et me promène dans le village, prenant des photos . La nuit tombe et je regagne ma tente, m’installant sur le duvet. Les fortes rafales de vent font claquer la bâche au dessus de moi, mais elle résiste.
Tonnerres, éclairs, rafales de vent, tout s’enchaîne. J’ai bien fait de monter la tente.
A minuit la pluie arrive et j’apprécie d’être à l’abri, au chaud, tranquille.