Tour de Corse du Kallisté
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Jour 22 : mardi 6/08/2013

Chiuni - E Calanche ( 22,100 km)

Levé à 5 heures 45 :
J’avais installé mon bivouac non loin d’un petit étang et craignais la visite nocturne des moustiques. Heureusement il n’y en a pas eu. La nuit a été tranquille, excepté le bruit de la sono du club Med qui a résonnée jusqu’à tard dans la nuit. J’avais oublié que les gens ‘normaux’ aiment danser le soir.

Départ à 7 heures 40 : La mer est belle et sa surface est un vrai miroir.

Une idée de génie (enfin, pas tant que ça) me vient à l’esprit. Pour tenter de remédier à mon problème de mal aux fesses, pourquoi ne pas utiliser mon oreiller gonflable ? Je gonfle mon oreiller au quart et le pose sur le siège du kayak.

Je m’élance ensuite pour ma nouvelle étape. Je ne tarde pas a constater que l’oreiller change complètement mon assise. Malgré le faible gonflage, ma position est trop haute et change mon centre de gravité. De plus, l’air se promène dans l’oreiller et, suivant mes appuis, me balance à gauche ou à droite, me donnant l’impression de danser.

Ainsi surélevé, le dosseret du siège ne soutient plus mon dos convenablement. Je me sens en déséquilibre et redoute que d’éventuelles vagues ne viennent accroître cette instabilité. Les douleurs se manifestent rapidement. Avant j’avais mal aux fesses, uniquement…
A présent je ressens, en plus, une grosse fatigue au niveau des lombaires et des cuisses. Il me tarde d’arriver et de me défaire de cette fausse bonne idée. Mais il fallait essayer pour savoir.

9 heures : J’accoste enfin plage d’Arone, perclus de douleurs.

C’est une très belle plage de sable fin et blanc avec cependant un inconvénient (à mes yeux) : elle est très fréquentée.

Heureusement je capte Internet sur mon smartphone et en profite pour consulter mon blog. J’y trouve un commentaire d’un ami (Jacques) avec lequel j’ai un contact quotidien par la voix ou SMS, dans la mesure où je capte un réseau.
Dans son commentaire il indique qu’il a parlé de mon Tour de Corse "en solitaire et sans assistance" sur le forum de RCFM (une importante radio locale Corse). Je suis surpris de cette démarche dont il ne m’avait pas parlé, mais flatté par son initiative je le sacre du titre d’attaché de presse officiel.

Il y a des paillotes sur la plage et je tente le resto-snack, et à défaut d’autres choix, je commande un Cheeseburger.

Ainsi attablé, j’ouvre mon chargeur solaire et recharge les batteries du smartphone et de la mini caméra.

Je consulte ma carte de l’étape du lendemain. Elle sera longue entre deux escales possibles. Je me pose alors la question à mille euros : rester ou partir ? Dormir sur cette belle plage de sable fin me tente, mais il y a trop de monde à mon goût. Je partirai donc (mais sans oreiller sous les fesses).

15 heures 45 : le départ.
Je passe la Punta a i Tuselli, laissant Arone derrière moi. Puis cap sur la Punta di l’Ancisa. Ensuite je coupe le golfe, en direction de Capu Rossu. Le spectacle est magique : une montagne de couleur rouge surmontée de sa Tour. Un à pic dans la mer impressionnant. Le Cap le plus majestueux que j’ai vu jusqu’à présent. J’ouvre grand les yeux comme un enfant pour m’imprégner de tant de beauté.

Je continue néanmoins d’avancer, ne ma lassant pas de ce décor de rêve, formé de rochers plongeants directement dans la mer.
De nombreux bateaux de promenades sillonnent le secteur et les touristes mitraillent le site de leurs appareils photos.

J’entre dans le domaine des Calanche de Piana.

Des criques apparaissent où les reflets des rochers se projettent sur la surface de l’eau, lui donnant une couleur bleu-cuivré du plus bel effet. Une plus vaste crique se dévoile avec ses parois percées de grottes ou faisant des tunnels débouchant dans une autre crique.
L’envie d’y entrer est grande mais j’ai terriblement mal aux fesses après ce long parcours, et j’ai besoin de me relaxer. Au fond de la crique, j’aperçois ce qui peut ressembler à une rive accessible. Je m’en approche. Si je peux accoster, je bivouaquerai ici cette nuit, et demain, reposé, je pourrai visiter les grottes et les passages et prendre photos et films. Hélas, la rive n’est que rochers trop hauts pour l’aborder et l’espace trop étroit et rocailleux pour un bivouac.

Adieu découvertes caverneuses !… j’y renonce. Ce sera pour une prochaine fois.

Je poursuis ma route, espérant atteindre bientôt E Marine di e Calanche où je sais le repos possible. Chaque petit Cap passé en dévoile un autre et le temps me semble long. Je désespère de trouver ce que je cherche.

L’aurais-je passé sans le voir ?

Enfin, le dernier petit Cap franchi, je devine Porto tout au fond et à ma droite la plage recherchée . La plage de gros galets est coupée en deux par un gros rocher entrant dans la mer. Je choisis la partie gauche, plus petite. Sur la partie droite, quelques maisonnettes en dur s’accrochent à la falaise, montant en gradins . Il y a peu de monde sur la plage du fait de son caractère difficilement accessible par la terre. Seul un sentier grimpant la falaise en permet l’accès.

Il est 19 heures : soit 3 h 15 de navigation.

Plus tard, un groupe de huit kayaks en semaine organisée, accompagné d’un guide, accoste la partie droite et bivouaquera là ce soir.
Dur après-midi de mer, mais quelles images superbes en souvenir.


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