Tour de Corse du Kallisté
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Jour 8 : mardi 23/07/2013

Cala Rossa - Rondinara (18,500 km)

La nuit a été tranquille et je prolonge la grasse matinée jusqu’à 6 h du matin.

Petit déjeuner et rangement du duvet après séchage.

Un couple de naturistes, nus et bronzés, accoste la plage en kayak gonflable pour pique-niquer en ce lieu tranquille. Après de brèves salutations je leur abandonne la place.

Départ à 8 heures. La mer est étale, le ciel est beau. Je passe au large des côtes, entre celles ci et les îles Forana, Maestro Maria et Piana qui font partie de la réserve naturelle de Bonifacio.

A l’approche de Santa Giulia, un gros bateau promenant les touristes me double et me salue par un coup de corne. Les passagers me font des signes amicaux et alors qu’il s’éloigne, sa vague d’étrave me mouille.

J’accoste à Santa Giulia à 9 heures 45, sur la petite plage coté droit. Le restaurant d’un petit cousin est juste au dessus de la plage et je vais le saluer. Il est tôt et il y a peu de monde. J’en profite pour mettre à jour mon blog, la connexion Internet étant bonne.

Peu après, mon cousin Doumé arrive (le père du petit cousin… il faut suivre). On s’accoude au comptoir, attaquant le pastis.

On évoque les souvenirs et je relate mon projet. Par vagues successives, des amis arrivent et chacun offre sa tournée. Les verres se remplissent et se vident tout aussi vite. Pensant au reste de l’étape qu’il me reste à faire, j’essaye de refuser quelques verres mais c’est peine perdue. Il faut vider son verre si l’on ne veut vexer personne. Au bout du dixième verre, je profite que l’assemblée se disperse, chacun entrant chez lui pour déjeuner, pour me diriger à mon tour vers une table de la terrasse et commander mon repas.
Il fait très beau et le soleil tape fort. Heureusement, un parasol me prodigue une ombre bienvenue. Il est 14 heures et pour moi ce sera une copieuse salade du berger suivie d’un café.

16 heures : les adieux étant fait je reprends la mer. Je glisse doucement sur les eaux cristallines du golfe de Santa Giulia laissant le rivage derrière moi. Je coupe le golfe de Porto Novo en direction de Punta di a Carpiccia. Plus loin, après la Punta di Carlu Antu, la mer se creuse et je dois lutter contre un vent et une houle de face. Des vagues d’un mètre ralentissent ma progression. Les fesses commencent à se faire dures et douloureuses après presque 2 heures de navigation. La houle forcit et il est temps pour moi de trouver un coin de repos. Je choisis une petite baie juste avant celle de La Rondinara. Elle semble tranquille, idéale pour un bivouac.

J’y accoste à 18 heures. Il fait très chaud et un bain de mer me fait le plus grand bien. Je charge la batterie du smartphone, profitant du beau soleil.

Je capte bien le réseau en bord de plage mais si je me déplace vers la zone boisée, la liaison se perd. J’ai bien mangé et bien bu ce midi et ne dînerai pas ce soir. Par contre j’ai la bouche sèche et je bois beaucoup d’eau.

Le chant des cigales, puissant et continu, me fait un fond sonore prenant. La plage est grande et belle, excepté cependant sa partie haute envahie de plantes sauvages et qui est parsemée de grands trous, comme si elle avait subi un bombardement.

J’en aurai l’explication dans la nuit.

Je pose ma bâche sur le sable, non loin du kayak, pose dessus mon matelas auto gonflant. Voilà mon lit de fait. Il ne me reste qu’à installer le duvet pour affronter dignement la nuit qui approche.

La nuit est bien avancée. Il fait très noir. A trois ou quatre mètres de moi, un bruit attire mon attention. Je regarde dans sa direction et ne distingue qu’une ombre assez imposante qui semble fouiller le sable. J’allume ma lampe frontale pour éclaircir ce mystère et je découvre dans son faisceau un énorme cochon qui, surpris par la brusque lumière, détale aussitôt en direction du maquis qui borde la plage. Le mystère des trous entourant les plantes est levé et je viens d’en démasquer un des auteurs. (Les cochons creusent aux pieds des plantes à la recherche des racines dont ils se nourrissent).

Plus tard c’est un murmure de voix qui m’intrigue. Dans la nuit, en bout de plage, je distingue en ombre chinoise ce qui me semble être un couple, sans doute venu à pieds de la plage de La Rondinara par le sentier qui longe la mer. J’aperçois par moment l’incandescence des cigarettes et ils s‘en iront aussi discrètement qu’ils sont venus quand ils s’apercevront (sans doute) qu‘il y a quelqu'un d’autre sur la plage… moi.

Ensuite c’est les moustiques qui m’empêcheront de bien dormir. Dur, dur !

Parfois on se croit seul au monde et pourtant…

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